Situé au carrefour de l’Antiquité et du Moyen-Âge, du monde grec et du monde latin, oscillant d’une rive à l’autre de la Méditerranée, Augustin fut attiré d’abord davantage par l’Orient de Mani que par l’Occident chrétien. Après sa conversion, Augustin prit ses distances avec une formation et une culture classiques qui rejaillit néanmoins dans tous ses ouvrages. Cette ambiguïté traverse l’ensemble de son œuvre et fait de lui une figure de transmission et d’enseignement critiques. Il s’employa ensuite à intégrer la culture gréco-latine à une synthèse nouvelle qui nourrit la pensée théologique, philosophique et littéraire à l’époque médiévale, avant de connaître une apothéose à l’époque moderne. Loin d’être relégué par la suite dans son seul rôle de docteur de l’Eglise catholique, il continua d’irriguer la pensée du XXe siècle, et d’influencer les personnalités les plus fortes et les plus diverses : aussi bien celle d’Hannah Arendt, qui lui consacra son premier essai, que de Jacques Derrida, comme lui écartelé entre l’Europe et l’Afrique, et qui composa des Circonfessions directement inspirées par les Confessions de l’évêque d’Hippone. Aujourd’hui, plus que jamais, Augustin reste “notre contemporain” à plus d’un titre : longtemps déchiré entre plusieurs pays et plusieurs traditions, il réussit à tirer de ces différentes identités culturelles une synthèse éblouissante susceptible de nous aider à penser les contradictions de notre présent. Augustin d’Hippone fut un “passeur” : c’est cette dimension essentielle de son œuvre, mise en évidence par un colloque important il y a déjà deux décennies, que nous nous proposons de réinterroger au cours de ces IVe Journées augustiniennes de Carthage.
Les articles pourront porter par exemple, sans nécessairement s’y limiter, sur les sujets suivants :
- La philosophie augustinienne comme pont entre l’Afrique et l’Europe, l’Orient et l’Occident
- La tentation du dualisme : Augustin entre Platon et Mani
- La transmission : la pédagogie augustinienne, au sein de son oeuvre, et telle qu’elle a pu influencer les sciences de l’éducation
- La réception de la pensée augustinienne de 431 à nos jours. Les travaux pourront par exemple s’intéresser à la place de saint Augustin dans la Réforme du XVIe siècle, à Port-Royal comme foyer de rayonnement augustinien en France et en Europe, à l’influence d’Augustin sur Malebranche et à travers lui sur la pensée du XVIIIe siècle, ou encore à l’innervation augustinienne au sein de la pensée contemporaine, chez Arendt ou Derrida.
Soumission : Les propositions (environ 1000 mots) seront envoyées à jac2022@googlegroups.com avant le 31/05/2022, accompagnées d’un court CV. Langues acceptées : français, italien, arabe, anglais ou autre.
Publication : Une sélection des communications sera publiée dans le Courrier Blaise Pascal
Comité scientifique
- Pr. Mounira Chapoutot-Remadi, Université de Tunis
- Pr. Catherine Conybeare, Bryn Mawr College
- Pr. Liliane Ennabli, Centre National de Recherche Scientifique
- Pr. Allan D. Fitzgerald, O.S.A., Villanova University
- Pr. Tony Gheeraert, Université de Rouen Normandie
- Pr. Joseph Kelley, Merrimack College, USA
- Dr. Mustapha Lakhlif, université Laval
- Pr. Laurence Plazenet, Université de Clermont-Auvergne
Comité organisateur
- S. E. Salah Hannachi, association ATLAS
- Pr. Amira Kaddour, Université de Carthage, Tunisie
- Pr. Joseph Kelley, Merrimack College, USA
- Pr. Tony Gheeraert, Université de Rouen Normandie
- Victoire Malenfer, Université de Rouen Normandie
Institutions partenaires
- ATLAS (Association Tunisienne pour le Leadership, l’Auto-développement et la Solidarité)
- Université de Rouen Normandie
- Merrimack College
- Ville de Carthage
Contact : Meriem Abid, jac2022@googlegroups.com